Olivia Recasens

Editrice, auteure | Société, Sciences, Nature, Débat

Olivia Recasens
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Manger moins pour vivre plus (longtemps) !

Voilà une étude qui ne va pas faire  plaisir à l’industrie agroalimentaire. Manger moins permet de vivre plus longtemps. C’est la conclusion d’une expérience au long cours, pilotée par des chercheurs du CNRS et du Muséum national d’Histoire naturelle et qui vient d’être publiée dans la revue de référence dans le domaine Communications Biology (1)

Soumis  à un régime allégé mais équilibré, le microcèbe, un petit lémurien, a vu sa longévité augmenter. Un effet bénéfique qui avait déjà  été  observé chez de nombreuses espèces à vie courte comme le ver, la mouche ou la souris, mais qui restait controversé concernant les primates, une famille dont fait partie l’Homme. L’étude du CNRS et du Mnhs en apporte donc la démonstration chez le microcèbe qui partage de nombreuses similitudes physiologiques avec l’Homme. 

Au bout de dix ans de restriction calorique, les scientifiques ont constaté que, comparativement aux animaux contrôles, les lémuriens bénéficiant de rations allégées toute leur existence présentaient une durée de vie augmentée de près de 50%.  Soit 9,6 ans en moyenne contre 6,4 ans. Et plus d’un tiers d’entre eux étaient encore vivants après la mort à 11,3 ans, du dernier membre du groupe contrôle. Un effet considérable pour un régime comportant seulement 30% de calories en moins que le menu habituel.

Mieux, ce gain de longévité s’accompagne d’une préservation des capacités motrices et d’une moindre fréquence des maladies habituellement associées au vieillissement telles que le cancer ou le diabète. En outre, les lémuriens sous restriction calorique présentent  toutes les caractéristiques morphologiques d’animaux plus jeunes. 

En clair, manger moins et équilibré est le moyen le plus efficace pour allonger la durée de vie maximale et retarder le processus de vieillissement chez tous les primates, non humains. Prochaine étape : associer la restriction calorique à un autre paramètre comme l’exercice physique, pour tenter de repousser un peu plus  les limites de la longévité. Et ensuite passer à l’Homme? 

 

(1) Caloric restriction increases lifespan but affects brain integrity in grey mouse lemur primates. Pifferi F, Terrien J, Marchal J, Dal-Pan A, et al. Communications Biology. 5 avril 2018. 

 

Olivia Recasens

Editrice (Tana) et auteure

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